Moins de six mois après son accréditation, le nouvel ambassadeur du Pakistan à Tunis, Javed Ahmed Umrani, est revenu sur la coopération tuniso-pakistanaise, les perspectives de son développement et les relations séculaires qui lient les deux pays depuis leur indépendance. Soit 68 ans déjà, et pas une ride.
Lors d’une rencontre avec les médias, tenue au siège de l’ambassade du Pakistan aux Berges du Lac, dans la banlieue nord de la capitale, S.E Umrani a fait le point de la situation politico-économique de son pays et les liens d’amitié et de partenariat tissés, au fil des ans, avec ses voisins immédiats, la Tunisie, ainsi qu’avec l’Afrique, un nouveau marché prometteur fort de 500 millions de consommateurs potentiels.
Cap sur l’Afrique
Surtout que le Pakistan met, désormais, le cap sur le continent noir, emboîtant ainsi le pas à son meilleur pays voisin, la Chine, ce géant asiatique qui n’a cessé d’y investir. Leur partenariat gagnant-gagnant s’inscrit dans le cadre de divers projets du Corridor économique Chine-Pakistan (Cpec), ce qui profitera également à l’Iran, l’Afghanistan et l’Asie centrale.
En fait, cette nouvelle tendance économique semble avoir eu les moyens de sa politique d’ouverture. «Engage Africa» étant, alors, le fer de lance des affaires et des investissements sur ce marché, considéré jusque-là vierge et sous-exploité. Et pour ce faire, le Pakistan a déjà commencé, en 2019, par multiplier ses missions diplomatiques dans la région, les portant, aujourd’hui, à 20 en Afrique. D’autant plus qu’il voudrait en faire une plaque tournante, vers laquelle les produits pakistanais vont être exportés.
Certes, cette ouverture sur l’Afrique ne manquera pas d’avoir un impact positif sur le marché tunisien et de lui apporter davantage de dynamique.
Le Pakistan étant doté d’atouts et d’un poids démographique attrayant et significatif en termes d’échanges commerciaux bilatéraux. Idem, son économie est classée 23e mondiale avec un taux de croissance de plus de 5% et des indicateurs de développement en nette progression et un PIB basé sur la parité du pouvoir d’achat. Il exporte bien des produits nécessaires tels que le riz, le textile, les vêtements, les produits pharmaceutiques, le ciment, les machines agricoles, le papier, et bien d’autres aux apports économiques intéressants.
Un soutien réciproque
Sans pour autant oublier que la Tunisie constitue, de par son positionnement géographique, un portail de taille dont le Pakistan peut aussi tirer profit. A ce niveau, nos dattes, l’huile d’olive, les agrumes, l’agroalimentaire, le tourisme, l’artisanat et d’autres produits locaux valent bien le coup. Leur commercialisation pourra, si volonté il y a, fidéliser plus de 241 millions de consommateurs sur le marché pakistanais. En outre, l’ambassadeur n’a pas manqué de passer en revue les étapes phares marquant nos liens d’amitié, de coopération et de soutien.
Son Excellence a, en effet, mis en relief l’historique message de félicitations de Habib Bourguiba, alors président du Néo-Destour, à Mohammed Ali Jennah, père fondateur du Pakistan, à la veille de l’indépendance de son pays en 1947. Ce dernier avait, de son côté, soutenu et défendu la cause tunisienne auprès de l’ONU, jusqu’à son indépendance, proclamée en 1956.
Et depuis, cette solidarité réciproque a pris de l’élan et réussi à être hissée à des paliers supérieurs. Ainsi, rappelle-t-il, l’ouverture, en 1964, de l’ambassade du Pakistan à Tunis a permis de développer et faciliter les mécanismes de contacts de haut niveau, dont notamment les consultations politiques bilatérales au niveau des secrétariats d’Etat auprès des ministres des Affaires étrangères et la création d’une commission mixte du commerce, d’économie et des technologies. Ce qui a jeté les bases solides d’une coopération diplomatique et politico-économique mutuellement bénéfique.